ancestralisation

Focus sur le processus d’ancestralisation bassar

Le culte des ancêtres et l’ancestralisation sont des pratiques que l’on retrouve généralement dans les pays arabes et ceux d’Afrique. Si le concept englobe fondamentalement la même notion, les pratiques diffèrent d’un pays à un autre. Pour les Bassar du Togo, cela représente un processus complexe qui tient compte de nombreux facteurs. Comment se passe cette cérémonie funéraire hors du commun ? La réponse dans cet article.

Le culte des ancêtres

Cette notion est très répandue dans de nombreuses sociétés en Afrique. Le culte des ancêtres est un type d’ancestralisation qui a pour but d’élever un mort en ancêtre. Si la pratique varie d’une localité à une autre, elle se fonde sur des principes fondamentaux identiques pour les pratiquants. En effet, elle est réalisée en suivant des rites spécifiques, notamment les sacrifices. Cette tradition permet aux descendants du défunt de communiquer avec ce dernier. C’est sur ce dernier point que reposent les rites qui différencient le peuple bassar.

Les spécificités de ces rites funéraires

Le processus d’ancestralisation chez les Bassar est particulièrement chargé de symbolismes et apporte une grande importance à la notion de lignée et de parenté avec le défunt. Ces éléments sont à l’origine de la complexité de ces rites funéraires.

Les différentes étapes du processus d’ancestralisation

Le processus d’ancestralisation est complexe et se fait en plusieurs étapes. Chez les Bassar, elle se compose de 3 rites : l’enterrement, la représentation du défunt et le dialogue avec l’ancêtre ou l’ancestralisation.

Les étapes de l’enterrement

L’enterrement est la première étape du processus. Il a lieu lors du décès. Comme tous les rites, l’enterrement chez les Bassar consiste à mettre en terre le défunt. Cependant, des rites spécifiques accompagnent le processus d’enterrement.

Dans un premier temps, les gendres du défunt creusent une fosse qui servira de tombe. En principe, cette opération a lieu dans la matinée. Ce n’est qu’une fois que le soleil se décline que le cadavre est sorti pour être enterré. Celui-ci est posé sur une natte dans la fosse. Pour un homme, le corps sera orienté vers le sud et la face tournée vers l’est, tandis que pour une femme elle sera tournée vers l’ouest. Une fois que le défunt est déposé au fond de la fosse, la tombe est recouvert de pierres plates avant d’être celée.

La représentation du défunt

C’est un rite de levée de deuil chez les Bassar. La représentation consiste à ramener et à simuler l’enterrement du défunt dans son village natal. Il s’agit d’un rite purement symbolique et la personne est représentée par un objet spécifique (pierre latérite pour un homme et une figurine en raphia pour les femmes). Quoi qu’il en soit, ces représentations font l’objet d’un traitement similaire au corps du défunt.

La transformation du mort en ancêtre

Une fois que les 2 étapes de l’enterrement sont définitivement achevées, l’étape ultime d’ancestralisation peut commencer. Chez les Bassar, on parle de « bi pukuti utankpiil-nyôkô » ou littéralement on ouvre la bouche de l’ancêtre. Cette étape est en quelque sorte une communication entre les deux mondes qui se traduit par un culte de possession. D’une manière générale, elle est réalisée par un devin, un personnage étranger aux proches du défunt.

Pour ce faire, le devin invoque des esprits, des puissances divines à l’aide d’une incantation sur différents rythmes de clochers. Il est ensuite pris dans une transe qui atteste que l’esprit du défunt a pris possession de son corps. Le devin boit ensuite un breuvage préalablement préparé et le rejette des deux côtés. À ce moment, l’ancêtre communique avec les personnes présentes via le devin. On dit alors que la bouche de l’ancêtre est ouverte.

L’ancêtre, à travers du devin, demande à ses descendants, s’ils ont un coq. Celui-ci sera sacrifié dans la cour. Pour cela, les orphelins tiennent le volatile pendant que le doyen l’égorge. Il sera ensuite cuit et mangé en séparant la part destinée aux ancêtres. Cela permet d’invoquer Unimbôti (Dieu) afin qu’il accorde sa protection aux orphelins.

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