rites funéraires Dongos

Les rites funéraires Dogons

La communauté Dogons du Mali, détient une tradition funéraire unique au monde. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, ils accrochent les défunts, sur la paroi d’une falaise après les avoir enroulés dans des linceuls en coton. Quelques mois plus tard, ils les inhumeront pour un dernier hommage collectif. D’ailleurs, de la même manière, la plupart des défunts au Tibet sont offerts à la nature et à l’appétit des animaux sauvages. Des traditions étonnantes, éloignées des cérémonies funéraires occidentales. Mais comment se passent précisément ces rites funéraires ?

1ère étape : la toilette mortuaire

Selon les rituels funéraires Dogons, laver le corps défunt une dernière fois, permet à son âme de reposer en paix. Cette tâche revient aux hommes de la famille (le père, l’oncle, le frère ou le fils). Il est donc formellement interdit aux femmes de participer à cette activité. Cette toilette funéraire – semblable à celle effectuée durant un processus de thanatopraxie -, s’effectue avec l’eau de la Guina ou des fleuves environnants. La particularité de cette toilette mortuaire réside dans le fait que les hommes discutent avec le défunt, durant tout le processus.

2ème étape : le linceul

C’est le synonyme d’une mise en bière.

Après la toilette mortuaire, le corps du défunt est enveloppé dans un linceul de coton artisanal. Ce dernier est prévu en avance par la communauté Dogons dans la perspective d’un décès. Généralement en blanc avec des rayures, la qualité du linceul ainsi que sa couleur marquent le statut du défunt. Par la suite, le linceul sera ficelé à plusieurs endroits à l’aide de plusieurs tissus.

3ème étape : la sortie du monde des vivants

Pour cette troisième étape, les membres de la famille sont appelés à se réunir en cercle autour du linceul. Le but de ce regroupement est d’énoncer à haute voix les fautes ainsi que les rancunes tenues envers le défunt durant son vivant pour ensuite les lui pardonner publiquement. Généralement, cette pratique dure environ une demi-heure, surtout si des membres de la communauté souhaitent également y participer. Une fois le rituel accompli, les sages, le chef du village et le conseil autoriseront la marche funéraire vers le « cimetière ».

4ème étape : l’entrée dans la communauté des morts

En amenant le défunt jusqu’à son dernier lieu de repos, les villageois passent par un autel dédié aux sacrifices ou « lebe ». Ils y versent du lait, de la bouillie ou du sang d’animal. Dans l’organisation d’obsèques Dogons, le chef du village est le décideur du type d’offrande à offrir, en adéquation avec le vécu du défunt et de son statut social. De plus, il représente ce qui est pour la culture occidentale, une pompe funèbre. Par ce sacrifice, le village bannit le mort du monde des vivants et lui demande de trouver sa place dans le royaume des morts. Pendant ce temps, la tribu dansera autour de l’autel avec le corps du défunt avant de repartir. À quelques kilomètres, le « cimetière » se trouve au pied ou à mi-hauteur d’une falaise. Ils y accrocheront le défunt avec son linceul et retourneront au village.

5ème étape : les condoléances

De retour au village, les tribus des villages voisins rendent visite à la famille en apportant quelques offrandes. Par principe, personne n’a le droit de toucher aux objets du défunt durant 40 jours. Ce délai dépassé, tous ses objets personnels seront partagés entre les membres de la famille. D’après la croyance populaire Dogons, si l’une des étapes mentionnées ci-dessus n’est pas correctement achevée, le défunt reviendra à la vie pour les emmener avec lui. Raison pour laquelle, en cas de disparition soudaine d’un membre de la famille ou bien de meurtre volontaire, le village effectue un rituel d’exorcisme.

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